Née en 1982, Nathalie Gillain est Docteur en Langues et Lettres (2011) de l’Université catholique de Louvain, où elle a travaillé avec le Centre de recherche Écriture, création, représentation : littératures et arts de la scène, dont les travaux soulignent la dimension dialogique de l’écriture littéraire comme sa capacité à inventer de nouvelles formes interrogeant le fondement des modèles hérités. Elle travaille actuellement à l’Université de Namur, comme chercheure et formatrice, et à l’Université Saint-Louis, en tant que Professeure invitée, où elle assure des cours sur la littérature française moderne et contemporaine.
Dans sa thèse de doctorat, elle a souligné les rapports d’homologie existant entre les caractéristiques du processus photographique et les techniques d’écriture mises en œuvre par des auteurs belges, Paul Nougé et Henri Michaux. Le choix de ces deux auteurs a été déterminé par le désir d’explorer des œuvres soulignant le caractère arbitraire du langage verbal et, cela, en regard de l’effet de « réel » produit par ce nouveau dispositif de représentation qu’était encore, au début du siècle dernier, la photographie.
Aujourd’hui, elle poursuit ses recherches sur les rapports existant entre la littérature et la photographie, suivant plusieurs perspectives (théorie de la littérature, histoire littéraire). Il s’agit notamment de démontrer dans quelle mesure l’invention du médium photographique est venue troubler le long compagnonnage de la littérature et de la peinture en bouleversant, d’une part, la définition traditionnelle de l’œuvre d’art et en proposant, d’autre part, de nouveaux critères esthétiques fondés tantôt sur la proximité du référent (c’est la question de l’empreinte, de la trace) ou son objectivité, tantôt sur l’automatisme du processus.