Né en 1998, Alexandre Calaresu est diplômé d’un Master de philosophie contemporaine à l’École Normale Supérieure de Lyon. Après un mémoire de M1 sur « la personnalité politique dans les démocraties de masses modernes » dans le cadre d’une étude comparative entre Max Weber et Walter Benjamin, il consacre son mémoire de M2 à une étude comparée de Cornelius Castoriadis et Guy Debord sur la thématique de l’aliénation. Il entame maintenant un doctorat en philosophie, sous la direction conjointe de Laurent Van Eynde de l’Université Saint-Louis de Bruxelles et de Arnaud Tomès de l’Université de Strasbourg.
Sa thèse porte sur l’étude des valeurs dans l’œuvre de Cornélius Castoriadis. Il s’agira d’envisager la façon dont la question des valeurs se pose, à partir de la critique nietzschéenne et sociologique, à la philosophie contemporaine, et la manière même dont un auteur comme Castoriadis s’en empare. La pensée de Castoriadis étant une réaction à la crise générale des valeurs et à ce que Weber appelait le « combat des dieux », il reste que, loin de faire le constat d’un pluralisme axiologique propre à la modernité, Castoriadis semble davantage rendre compte d’une incapacité des sociétés contemporaines à assumer que toute forme de vie sociale se constitue au sein même de significations imaginaires sociales et, de ce fait, d’une axiologie instituée : : l’absence de fondements transcendants semble ainsi avoir laissé la place à l’absence de valorisation d’un projet de société. Toute l’originalité et la difficulté de la pensée de Castoriadis apparaît dans sa tentative de chercher à faire tenir ensemble la mise en évidence de la part arbitraire de toute valeur dont on ne saurait donc rendre compte et raison, et, en même temps, sa préférence explicite pour la ou les valeurs portées par le projet d’autonomie. Dans une telle optique, il s’agira donc de se poser les questions suivantes : (1) comment une réflexion sur la valeur peut être, à la fois, une constante inéliminable de tout projet politique et, en même temps, le lieu d’une décision arbitraire qui ne se s’institue que par un ensemble d’opinions et non une quelconque épistème ? (2) Qu’est-ce qui fait la valeur de la valeur d’autonomie dans l’œuvre de Cornelius Castoriadis ? (3) Et, plus généralement, comment pouvons-nous, à partir de cette valeur éminente de l’autonomie, élaborer une pensée critique de l’institution sociale des valeurs ?