Lettres et lois. Le droit au miroir de la littérature
sous la direction de Fr. Ost, L. Van Eynde, Ph. Gérard & M. van de Kerchove
Edition: Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2001.
Deux questions constituent le fil rouge de l’ouvrage : que peut apporter la littérature au droit, que gagne la littérature à comprendre la présence du droit dans ses oeuvres ? Entre le droit qui codifie la réalité, et la littérature qui libère les possibles, il convient, dans un premier temps de mesurer les écarts. Le droit hiérarchise et tranche, attribue des rôles convenus, et postule la généralité et l’abstraction, la littérature, opère comme laboratoire expérimental de l’humain, ne reculant pas devant les passages à la limite les plus vertigineux ; cultivant l’ambiguité de ses mots et de ses personnages, elle creuse la singularité de l’individuel.
Des tragiques grecs à Kafka, de Shakespeare à Musil, de la poésie au roman populaire, ce livre trace quelques pistes, sans prétention d’exhaustivité. Mais quel que soit l’auteur ou l’oeuvre choisi, les propos convergent : il s’agit, entre droit et littérature, de multiplier les jeux de miroir en vue de dégager, au plus profond de leurs discours, quelque chose de leurs puissance respectives.