Faust, ou les frontières du savoir
sous la direction de Fr. Ost & L. Van Eynde
Edition: Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2002.
La figure littéraire faustienne est ici traitée dans le cadre d’une recherche portant sur la possibilité (avant tout), la teneur et la portée (ensuite) des relations entre la littérature et le savoir – la littérature articule-t-elle une forme particulière de savoir, irréductible aux discursivités scientifiques mais néanmoins susceptible d’entrer en dialogue avec celles-ci ? Dans l’histoire de la littérature, Faust joue le rôle d’une réflexion proprement littéraire sur la possibilité du savoir et invite ainsi la littérature à creuser ses propres rapports à la connaissance. La littérature ne nous présente pas, sous les traits du Docteur Faust en son cabinet d’études, le simple reflet d’un savoir historiquement constitué, assuré de lui-même, pas plus que le reflet d’un savoir en crise ou d’une connaissance qui échoue à atteindre ses buts. La littérature faustienne n’est justement pas un reflet, mais l’aventure risquée, parce qu’interrogative, d’un savoir qui se découvre à même l’oeuvre littéraire avec Faust, l’homme moderne explore et découvre, fait l’expérience littéraire des possibilités et des implications de son savoir. La figure faustienne n’illustre pas, elle est l’un des moments actifs, l’une des forces opérantes de la constitution moderne de la connaissance.