L’axe de recherche « langage, action et connaissance » vise à explorer des problématiques de philosophie du langage contemporaine dans ses rapports avec la philosophie de l’esprit et de la connaissance. Les recherches qui y sont menées s’ancrent dans l’héritage de la philosophie analytique inspirée notamment, mais pas exclusivement, des travaux de Ludwig Wittgenstein, G.E.M. Anscombe et la philosophie du langage ordinaire.
De ce point de vue, la philosophie est conçue comme une activité conceptuelle et une d’analyse des usages du langage à partir de notre point de vue immanent d’usagers du langage. C’est une philosophie profondément ancrée dans la pratique ordinaire, qui refuse l’idée d’une posture transcendante du discours philosophique et cherche à amarrer ce dernier à notre position de « locuteur compétent ».
L’analyse du langage doit, de ce point de vue, permettre de nous émanciper des embarras philosophiques émanant de la « pulsion de généralité » du philosophe ou des « sortilèges du langage », pour reprendre l’expression de Jacques Bouveresse. En effet, le langage peut nous jouer des tours lorsque nous prétendons employer un mot ou une expression en rompant avec ses usages ordinaires et sans néanmoins avoir fixé le sens nouveau que nous lui accordons.
Dans le sillage de cette philosophie du langage, l’axe « langage, action et connaissance » se subdivise en trois sous-axes, qui constituent autant de pistes de dialogue avec l’ensemble des traditions de la philosophie contemporaine, depuis la philosophie analytique jusqu’à la phénoménologie, l’herméneutique et la psychanalyse. En effet, si la philosophie du langage contemporaine s’inscrit historiquement dans l’héritage de la philosophie analytique et anglo-saxonne, les recherches menées dans le cadre de cet axe visent aussi à montrer que les enjeux philosophiques abordés dépassent les clivages d’écoles et permettent d’instaurer un dialogue fructueux au sein de la philosophie contemporaine, pour initier des problématiques nouvelles.
Les trois sous-axes problématiques sont :
(1) « Langage, sens, usages », qui traite de questions classiques de philosophie du langage et les articule à des questions sur la nature de l’activité philosophique et à l’histoire de la philosophie analytique, avec un intérêt particulier pour les travaux du « Quartet d’Oxford » (Anscombe, Foot, Midgley Murdoch) et pour le rôle des femmes philosophes dans l’élaborations des questions centrales de la philosophie analytique contemporaine ;
(2) « Pratiques, actions, intention », qui développe notamment des questions de philosophie de l’esprit et de l’action dans leur rapports aux questions d’éthique et de métaéthique ;
(3) « Connaissance et connaissance de soi », qui s’intéresse à des questions relatives à la philosophie de la connaissance (à l’épistémologie des sciences humaines), aux modalités de notre rapport au monde et à nous-même. Ce faisant, il croise les questions développées dans le sous-axe 2.
Ces trois sous-axes ne sont ni indépendants ni exclusifs les uns des autres ; pensons, par exemple, à la question des rapports entre le sens, le vouloir dire et l’intentionnalité, ou encore à la question du rapport des énoncés en première personne à la connaissance de soi, à celle des rapports entre dire et connaître le monde, ou encore à celle des rapports entre connaissance de soi et agentivité.
Les problématiques qui caractérisent ces trois sous-axes sont les suivantes :