Benjamin Jobard est chercheur-doctorant au Centre Prospéro. Il est titulaire de deux licences, en sociologie et en anthropologie, et de deux masters, l’un en sociologie (Université Paris-1-Panthéon-Sorbonne) avec un mémoire sur la réception de George Orwell en France, l’autre en philosophie (Université Picardie Jules Verne) avec un mémoire sur les apports de la philosophie du langage dans l’épistémologie de l’histoire de Quentin Skinner. C’est dans la continuité de ce parcours et de ces différents travaux que Benjamin Jobard se consacre aujourd’hui à une thèse de doctorat en philosophie et épistémologie des sciences sociales sous la direction de Valérie Aucouturier.
Nourrie par la philosophie analytique, et plus particulièrement par la philosophie du langage ordinaire (Austin, Wittgenstein, Travis), sa thèse entend défendre un contextualisme généralisé en sciences sociales. Il s’agit d’abord de s’interroger sur la manière dont on sélectionne, dans ces disciplines, des contextes spécifiques pour mettre en lumière les conduites humaines ; et ce afin de rendre compte tant de la communauté conceptuelle à l’œuvre dans les formes de raisonnement dont ces sciences se sont dotées que de leur pluralité d’un point de vue épistémique. En prenant au sérieux le régime de connaissance propre aux sciences sociales ainsi que leurs résultats, Benjamin Jobard s’efforce également de préciser les rapports que philosophie et sciences sociales entretiennent et d’interroger l’idée d’une épistémologie « post-philosophique », fondue dans une sociologie de la connaissance. L’objectif étant de préciser les contours plus ou moins nets des contextes d’assertions propres au discours philosophique d’une part et au discours scientifique d’autre part ; ceci permettant de mieux appréhender leurs éventuels apports mutuels et les conditions logiques et empiriques à cet échange.