Le 21 février 2020 – Université de Strasbourg – 9h30 à 18h (Amphi Alain Beretz, nouveau Patio)
Organisée par Emmanuel Salanskis (chercheur associé au Centre Prospéro) et Anne Merker :
La Généalogie de la morale n’est certes pas un livre dont l’importance philosophique aurait été sous-estimée : au contraire, certains spécialistes de Nietzsche considéreraient presque l’attention consacrée à cette œuvre comme excessive. Dans l’entrée « Généalogie de la morale » du Dictionnaire Nietzsche (2017), Éric Blondel note par exemple que la Généalogie, « sans doute [l’ouvrage] le plus célèbre de son auteur », est souvent celui auquel on réduit indûment Nietzsche ; Simon May parle également de la « plethora of writings devoted to Nietzsche’s On the Genealogy of Morality » dans le Critical Guide qu’il a dirigé sur le sujet en 2011 ; et dès 1994, Keith Ansell-Pearson observait dans son introduction à la traduction Cambridge que la Généalogie « has come to be prized by commentators as [Nietzsche’s] most important and systematic work ». Ce phénomène de captation de l’intérêt et des publications pourrait dissuader de privilégier une nouvelle fois la Généalogie de la morale en tant que thème d’une journée d’études. A-t-on trop accordé à un texte que Nietzsche, avec une modestie dont il n’avait pourtant pas coutume, avait plutôt décrit comme « un petit pamphlet » (lettre à Heinrich Köselitz du 18 juillet 1887) ou comme un simple « complément » à Par-delà bien et mal (sous‑titre de la Généalogie) ?