Ce colloque abordera le problème philosophique de l’image selon une multiplicité d’angles d’approche. Nous nous interrogerons sur les conditions de possibilité de l’image, son ontologie, son anthropologie, son historicité etc. Au croisement de ces approches, c’est le binôme opacité/transparence de l’image qui exigera une mise en oeuvre de l’herméneutique tout en à la mettant à l’épreuve : en quel sens peut-on parler d’une compréhension de l’image ? Quelles sont les spécificités de l’interprétation de l’image ? Comment peuvent être théoriquement articulées interprétation du texte et interprétation de l’image ?
Développer une herméneutique de l’image constituera d’abord une voie originale pour traiter de la faculté d’imagination elle-même et pour problématiser la co-originarité ou la secondarité de celle-ci par rapport à d’autres facultés (dont éminemment la perception). Il s’agira ensuite de clarifier, toujours à partir de cette herméneutique de l’image articulée au couple opacité/transparence, le lexique de l’image et notamment ses genres et leurs statuts : l’image s’entend bien sûr au sens d’une donnée spatio-temporelle cadrée, nourrissant un rapport spécifique d’exclusion et de (dis)continuité avec ses entours, mais elle s’entend aussi au sens plus large de la représentation. L’histoire de la philosophie, bien sûr, mais aussi l’histoire de l’art (des arts, en compris la littérature) et l’esthétique seront mobilisées pour clarifier ces genres de l’image et leurs significations impliquées.
Ce sont ainsi, en fin de compte, les limites de l’image, ses modes temporels et, ultimement, sa relation potentielle, requise ou disqualifiée à l’objet transcendant (ce dont l’image est peutêtre image…) qui seront au coeur de ces journées.