sous la direction d’Anna Caterina Dalmasso et Natacha Pfeiffer
Le terme de cadre s’origine historiquement dans l’univers de la peinture. Celui-ci provient de l’italien quadro, le carré, et désigne au début du Quattrocento l’apparition d’un nouveau format pictural qui détrône le polyptique gothique. Mais, le cadrage ne préside pas uniquement à notre perception des images – picturales d’abord, puis photographiques, cinématographiques et numériques –, car ce dispositif est d’abord l’incarnation d’un geste, de séparation ou de ségrégation de l’espace, autant qu’il nomme les opérations de sélection, association et dissociation qui soutiennent, tant dans le champ visuel que dans le champ de la culture, les opérations cognitives de comparaison, de contraste et d’interprétation des signes s’y trouvant inscrits. En deçà de son incarnation dans un contour concret et sensible, le cadre implique alors fondamentalement le geste de tracer des lignes de discontinuité, ayant pour effet d’instituer différentes dimensions de l’expérience, qui, tout en étant antagonistes ou du moins opposés, commencent – justement en vertu de cette coupure – à entretenir un commerce imaginaire et symbolique.