Journées Castoriadis « L’autonomie en pratique(s) » – 5, 6 et 7 mai 2011
Le projet d’autonomie individuelle et collective constitue le coeur indissociablement pratique et théorique de toute l’oeuvre de Cornélius Castoriadis. C’est lui qui fait le lien entre l’engagement militant au sein de Socialisme ou Barbarie et la réflexion philosophique la plus abstraite, depuis la parution de l’Institution Imaginaire de la Société jusqu’aux séminaires donnés à l’EHESS. C’est aussi le projet d’autonomie qui constitue le carrefour originaire où se rejoignent tous les aspects de l’oeuvre encyclopédique de Castoriadis, depuis son étude attentive de la Grèce ancienne — où ce projet a selon lui été créé —, jusqu’à sa théorie pratico-poiétique de la psychanalyse — l’analyse constituant un lieu d’entrée privilégié dans l’autonomie individuelle —, en passant par sa critique radicale de l’expansion illimitée du néocapitalisme, cette institution socialhistorique faisant courir au projet d’autonomie le risque d’une éclipse complète. La pensée de Castoriadis présente donc un aspect « programmatique » certain, qui nous semble nécessiter de sortir du cadre de l’exégèse stricte de son oeuvre. Dans la mesure où le projet d’autonomie a été théorisé par Castoriadis comme étant une tâche interminable, nous souhaitons nous interroger dans le cadre de nos Journées sur les différentes manières dont il est aujourd’hui possible de l’inventer : où et comment créer pour redynamiser le germe de l’autonomie ? Quels lieux politiques, sociaux, symboliques investir afin de le relancer ? Nous nous proposons d’initier un cycle de deux ans de réflexion sur les lieux possibles d’une relance contemporaine du projet d’autonomie, en l’articulant autour de quatre axes principaux : l’éducation, l’écologie, l’éthique appliquée, les mouvements sociaux et politiques.
Programme 2011 des Journées Castoriadis « L’autonomie en pratique(s) »